17 Décembre 2021
Il suffit d’un rien pour que la vie d’un.e adolescent.e bascule : rupture sentimentale, humiliation, mise à l’épreuve du groupe adolescent, quête d’identité troublée par des situations de vie difficiles, mal-être biopsychosocial, mauvaise rencontre…
De nouvelles formes de violences se développent chez les ados, notamment par les réseaux sociaux qui banalisent ces actions et peuvent conduire les victimes au suicide. La mise en scène de soi, de sa souffrance, peut mener à des actions irrémédiables, telle l’autodestruction en direct qui fait le buzz.
Dans une société en mutation accélérée, l’adolescent.e peine à trouver sa place et établir son projet de vie. Comment exprime-t-il son malaise et ses souffrances ? L’accroissement des abus de substances et addictions de tous types (drogues, écrans, jeux, sexe), des conduites extrêmes, la dérive délinquante et l’engagement terroriste… tout cela témoigne de ce désarroi et d’une quête d’identification, avec le risque de se perdre dans les affres de l’illusion d'une toute-puissance, d’une héroïsation et d’une destructivité contre l’autre et contre soi-même.
Pour le psychiatre, ces questions sont résumables ainsi : que faire pour aider ces adolescent.e.s, comment identifier les risques encourus et leur faire face ? La différenciation dans ce champ clinique en termes de troubles, symptômes, souffrances, ou pathologies n'explicite pas simplement une progressivité dans la gravité, mais manifeste des registres qui peuvent s'avérer différents selon divers domaines ou abords utilisés : social, culturel, psychique, psychiatrique ou neuropsychiatrique. Tous ces aspects seront abordés au cours de cette formation. Parmi les troubles majoritaires chez les jeunes filles, on rencontre : troubles des conduites alimentaires, épreuves du corps, états anxieux et dépressifs, suicides. Chez les garçons on rencontre plus souvent : abus de substances et addictions, désocialisation, troubles du comportement parfois violents, troubles obsessionnels compulsifs, états dépressifs, suicides.
On étudiera également une question aux conséquences importantes dans la pratique courante : les psychiatres doivent-ils se charger eux-mêmes de ces problématiques liées à l'adolescence, seuls ou associés à d’autres acteurs de la santé mentale, du social, de l’éducation, de la justice ? Comment répartir les rôles et les interventions entre les parents, le milieu scolaire, les ados entre eux, les psychiatres, les psychologues, les éducateurs-trices, les forces de sécurité ?
Chacun.e doit tenir son rôle sans confusion avec les autres et dans le respect de l’adolescent.e, afin de comprendre, cadrer, soigner, plutôt que de stigmatiser à cause d'un comportement considéré comme déviant. Une telle attention portée à la singularité de chaque cas permet d’anticiper la phase critique du passage à l’acte, de limiter sa brutalité et son imprévisibilité.
Heureusement, nombreux sont les ados qui vont bien et l’adolescence restera toujours un passage délicat obligeant à franchir des épreuves multiples dans son corps, dans sa socialisation, dans sa sexualité, et donc encourir des dangers à la mesure de sa mue et des obstacles opposés à celle-ci. Si l'on constate que les ados sont de plus en plus nombreux.ses à être en souffrance, c’est aussi qu’ils/elles osent le dire et faire appel, notamment consulter des psys, parfois de leur propre initiative.
Comment les psychiatres peuvent-ils agir pour les accompagner tout au long de ce parcours d’obstacles et parfois d’errance, pour qu’ils/elles ne se mettent pas excessivement en danger, qu’ils/elles se trouvent dans leur vie, qu'ils/elles réussissent à révéler, exprimer et valoriser leur potentiel créatif ? Ce sont les enjeux de cette session de formation continue, animée par un psychiatre et pédopsychiatre expérimenté dans l'accueil des adolescent.es désemparé.es.
Dans un premier temps l'intervenant informera sur les formes actuelles des conduites extrêmes à l'adolescence. Il étudiera la question du repérage et du diagnostic des pathologies psychiatriques éventuellement associées à, ou manifestées par, ces conduites.
Puis les participants seront invités à faire part de leurs propres expériences dans ce domaine. On étudiera les réponses possibles par le psychiatre, les conduites à tenir avec l'entourage, et les divers dispositifs d'accueil et de prévention destinés aux adolescente.s.
Ensuite, à l'aide de l'exposition de cas cliniques, on précisera les façons de développer des interventions adaptées auprès de ces patient.e.s.
Enfin, après un constat descriptif sur : les risques, les dangers et les pathologies à l’adolescence ; la place du psychiatre en matière de prévention et d’accompagnement des adolescent.e.s ; les informations utiles quant nouvelles technologies dont il dispose en matière de réseaux sociaux, la session sera conclue.